La nicotine ?
La nicotine est un alcaloïde présent surtout dans les feuilles de tabac, mais on la trouve aussi en plus faible quantité dans les tomates et les aubergines… mais sans risque de devenir addict à la ratatouille.
Mauvaise réputation
Elle doit peut être sa mauvaise réputation de par son utilisation depuis le XVI ème siècle comme composant d’insecticides (aujourd’hui interdits en France).
Mais c’est surtout depuis le rapport du Surgeon General de la FDA (Food & Drug Administration aux USA) en 1988, qu’on l’accuse à tort de tous les maux. Pourtant nous savons depuis longtemps qu’elle n’est responsable ni des maladies, ni des décès imputables au tabac fumé. La FDA tout comme les autres instances de santé publique ont d’ailleurs changé leur fusil d’épaule lors de l’arrivée sur le marché des substituts nicotiniques.
Mais les rumeurs anciennes ont la vie dure et de nouveau apparaissent des gros titres incriminant la nicotine…
Or si la nicotine est effectivement un produit psychoactif, consommée seule elle n’induit pas de dépendance dans les recherches effectuées, contrairement aux autres produits psychotropes. Il semble donc raisonnable de penser que c’est par l’action de combustion et d’ajout d’additifs dans le tabac (IMAO, ammoniaque…) que nous devenons dépendants non pas à la nicotine mais au tabac fumé. (Lien)
Fabrication
Pardon d’avance aux chimistes, il ne s’agit pas ici de faire un cours de chimie 😉
- La nicotine est principalement extraite des feuilles de tabac (freebase)
Plusieurs opérations sont nécessaires pour obtenir cette nicotine, d’abord l’extraction avec un solvant type soude, puis la purification pour obtenir le grade pharmaceutique. Cette nicotine une fois purifiée a un PH faiblement basique aux alentours de 8, ce qui provoque le fameux « hit » en gorge. C’est cette nicotine que l’on retrouve dans les liquides pour la vape, mais aussi dans les substituts nicotiniques. C’est la même nicotine !
- La nicotine de synthèse, fabriquée en laboratoire
Des recherches ont amené certains laboratoires à créer de la nicotine de synthèse afin d’éviter de l’extraire de la plante de tabac. Pour l’instant ce produit n’est pas destiné aux consommateurs et bien que la nicotine produite soit identique dans sa composition à la nicotine, son schéma moléculaire est inversé (comme quand on se regarde dans un miroir). Certains fabricants ont annoncé une prochaine production de liquides pour la vape avec cette nicotine (HKHANGSEN par exemple ou encore NEXTGENLABS). Mais faute d’étude à notre connaissance, il est difficile de savoir si les effets seront les mêmes que la nicotine extraite, ou encore si elle permettra d’éviter les législations applicables aux produits dérivés du tabac.
La nicotine en « sel », freebase + acide
Derniers arrivés sur le marché, les « sels » de nicotine font beaucoup parler d’eux, créant par la même beaucoup de fausses rumeurs. Cette nicotine, car il s’agit bien de la même molécule, est associée à un acide pour obtenir une formulation faiblement acide (PH entre 5 et 6). L’opération peut se faire avec :
- un acide endogène (l’acide lactique, ou l’acide lévulinique …)
- un acide exogène comme l’acide benzoïque
Suivant le processus on obtiendra alors soit un mono-sel, soit un di-sel mais dans ce cas il restera des traces d’acide ou de nicotine freebase libres. C’est la raison pour laquelle on préfèrera dans tous les cas une formulation à base d’acide endogène en évitant les formulations à base de benzoates, en particulier pour les personnes souffrant d’affections respiratoires. Comme l’information n’est que trop rarement présente sur la fiche produit ou l’étiquette de votre flacon, n’hésitez pas à poser la question au fabricant.
Informations utiles à connaître
- 20 mg/ml en sel ou en freebase, ça reste 20mg/ml pour l’organisme, il n’y aura pas d’effet supérieur en sel, la molécule reste la même
- Suivant la formulation et l’acide utilisé, la fixation de la nicotine sera légèrement différente mais quasiment imperceptible pour l’utilisateur.
- Si vous lisez ici ou là un effet super rapide ou maousse costaud dans la sensation perçue, vous pouvez être certains qu’il s’agit d’un vapoteur qui vape habituellement avec un dosage plus faible en freebase qui vient de vaper du sel en 20 mg/ml
- Dans tous les cas, la nicotine n’aime pas la chaleur, c’est particulièrement vrai pour les sels, on conseillera donc du matériel à puissance modérée et résistance d’environ 1,5 Ohm.
- L’avantage principal du sel de nicotine c’est un hit très faible, utile pour les insuffisants respiratoires, ou les personnes ayant la gorge très irritée par le tabac qui ne supporte pas un fort dosage en freebaseAttention cependant, à cause du faible hit, à ne pas vaper jusqu’au surdosage sans s’en rendre compte. Si cela arrive, pas de panique, il suffit de ne pas vaper pendant environ 30 mn pour que les symptômes désagréables (nausées, maux de tête…) disparaissent.
Rappel
Si tu vapes, tu t’hydrates (en buvant environ 2 litres d’eau par jour).20mg/ml en sel ou en freebase ça reste 20 mg/ml (le sel a juste moins de hit)