Présentation
Les comprimés de nicotine sublinguaux sont présentés comme traitements (sous forme galénique). La nicotine de ce médicament présenté sous la forme de pastille est liée à une résine échangeuse d’ions. La nicotine est absorbée au niveau de la muqueuse buccale.
Les comprimés sublinguaux sont petits, ronds et blancs. Ils existent en différentes saveurs (citron, menthe, et menthe fraîche).
Dosage
Ils offrent au fumeur résistant ou au fumeur occasionnel, l’opportunité de libérer une dose rapide de nicotine en plusieurs dosages (1,5mg / 2mg / 4mg de nicotine).
- Les comprimés sublinguaux ont une pharmacocinétique proche de celle des pastilles de nicotine.
- Contrairement aux gommes, ceux-ci n’ont pas de matrice retenant une partie de la nicotine. Un comprimé libère approximativement la dose indiquée (+/- 2 mg pour les comprimés 2 mg, 1,5 mg et 4 mg pour les 2 autres dosages).
- La rapidité de diffusion de la nicotine des comprimés s’estime entre 2 à 3 minutes (comme les pastilles).
- Chaque comprimé a une durée d’efficacité d’environ 20 à 30 min
Le nombre de comprimés journaliers recommandés varie, en fonction des besoins impérieux de fumer, envies, du taux de dépendance mais sans dépasser les recommandations sanitaires de l’HAS :
- 24 pastilles/jour en 2mg.
- 12 pastilles/jour en 4mg.
Il est recommandé de prendre 1 ou 2 comprimés de nicotine, chaque fois que nécessaire (besoin/envie de fumer). La durée d’utilisation et le degré de substitution nicotinique reste variable d’un fumeur à l’autre et toujours en rapport à la dépendance (Tests).
Utilisation
Il faut donc placer le comprimé sublingual sous la langue (comme son nom l’indique), et le laisser se dissoudre sans le croquer.
On a observé une limitation de la prise de poids chez les sujets utilisant une forme orale de substitut nicotinique en général, de par leur fonction et en permettant de détourner l’attention du fumeur. C’est donc applicable aux comprimés sublinguaux de nicotine. Le risque de transfert de dépendance au tabac vers une dépendance aux comprimés est quasi nul ou marginal.
NB : Ne pas boire de café ou jus de fruits (acides) durant la consommation de pastilles et les 15 min après, au risque de dégrader l’efficacité d’absorption de la nicotine par la muqueuse buccale.
Désagrément
Comme pour les pastilles, on note peu de hoquets, aphtes et douleurs (brûlures) gastriques.
Les désagréments les plus fréquemment relevés seront relatifs à :
- Une aérophagie : Déglutition excessive d’air dans les voies digestives, provoquant une dilatation anormale de l’œsophage et de l’estomac, puis d’un gonflement des organes évoqués.
- Une hypersensibilité à l’un des composants est possible
- Les pastilles étant également composées d’édulcorants (aspartame), il est prudent d’être vigilant en cas de maladie Phénylcétonurie (maladie génétique)
- Une aérocolie : Augmentation du volume du côlon, faisant suite à la présence de gaz en trop grande quantité. Elle est due généralement à des fermentations intestinales excessives, consécutives à une colite spasmodique ou atonique.
- Les édulcorants ont tendance à fermenter et peuvent par conséquent irriter la muqueuse de l’intestin.
- Des flatulences assez malodorantes sont assez fréquentes les premières semaines de substitution avec les comprimés puisqu’ils contiennent de l’aspartame, comme les pastilles.
Si ces désagréments s’accompagnent de douleurs persistantes, ne pas hésiter à consulter un médecin, qui vous conseillera un traitement adapté.
Astuces
Comme pour les pastilles, l’efficacité de la phytothérapie et autres méthodes « naturelles » sont intéressantes en voici quelques exemples :
- Les racines et semences de fenouil en décoction ou infusions,
- Le thym, en privilégiant les feuilles et les fleurs en infusion de fin de repas,
- La camomille en tisane,
- Le basilic pour ses propriétés antispasmodiques,
- La sauge pour les mêmes vertus
- Le charbon végétal a un pouvoir absorbant inégalé et a la capacité de retenir 100 fois son volume en gaz. (Sous différentes formes dont la carbolevure)
Attention toutefois aux interactions médicamenteuses car le charbon absorbe tous les « produits ». Il est donc susceptible d’absorber les médicaments avant leur passage dans le sang, rendant le traitement inefficace. Dans ce cas, il faut veiller à respecter un intervalle de temps (1-2 h) entre les 2 prises.
Ne pas négliger une bonne hydratation, qui permet également de diminuer cet effet négatif.
Rappel
- Il n’y a pas de contre-indication à l’utilisation d’un traitement substitutif nicotinique au cours de la grossesse. Recommandations AFSSAPS
- Il n’y a pas de contre-indication à l’utilisation d’un traitement substitutif nicotinique chez les patients cardiaques, sauf avis médical contraire (Synthèse HAS).
- « Les substituts nicotiniques augmentent le taux d’abandon du tabac de 50 à 70% » (lien)
- L’association de plusieurs substituts au lieu d’un seul augmente de 34% les chances de réussite. Smith SS. Arch Intern Med 2009
- En France, la prise en charge des substituts nicotiniques prescrits par un professionnel de santé est de 65% et bénéficie du tiers payant. La liste ici : ameli.fr
Ces notions sont très importantes. En effet, beaucoup de personnes hésitent encore à utiliser les produits de substitution nicotinique par crainte de conséquences négatives.