La dépendance comportementale
Appelée aussi dépendance environnementale, elle découle des deux précédentes (physique et psychologique), elle est liée aux gestes, aux pensées et aux émotions.
Cette dépendance résulte d’un conditionnement aux gestes quotidiens répétitifs, aux habitudes et aux circonstances. Il est nécessaire d’en comprendre les mécanismes et de le remplacer par un nouveau conditionnement (ou apprentissage).
Le conditionnement classique décrit par Pavlov (première partie du doc), correspond à un apprentissage associatif dans lequel :
- Une situation (réveil matinal, pause-café, soirée entre amis…) déclenche la consommation d’une cigarette, il s’agit d’un stimulus conditionnel.
- L’exposition à la vue de la cigarette (ou une autre forme de tabac) ou d’un objet s’y rapportant (briquet, allumettes, cendrier, paquet même vide) déclenche l’envie de fumer, il s’agit là d’un stimulus inconditionnel.
Le conditionnement opérant décrit par B. F. Skinner (1) (seconde partie de ce document) (2) provoque une réponse active volontaire. C’est un apprentissage d’un comportement dont on anticipe les conséquences. La répétition des conséquences renforce le comportement et consolide l’apprentissage. Le comportement va croître en intensité et en fréquence.
L’apprentissage vu par Skinner repose sur 2 éléments, le renforcement (conséquence d’un comportement qui rend plus probable la répétition du comportement) et la punition (conséquence d’un comportement qui rend moins probable la répétition du comportement).
- Le renforcement est dit positif lorsque le résultat a pour effet d’augmenter la force ou la fréquence du comportement (fumer plus ou plus souvent). Les renforcements positifs liés au tabagisme sont LE PLAISIR et la convivialité.
- Le renforcement dit négatif correspond à l’augmentation en force ou en fréquence d’un comportement pour éviter un stimulus aversif (fumer pour éviter les effets du sevrage ou le stress). Les renforcements négatifs liés au tabagisme sont l’anxiété (stress maladies et personnalités anxieuses), la colère, l’ennui, la vigilance, la concentration, la fatigue, les douleurs, le poids, l’appétit, le transit et enfin LE MANQUE.
Le modèle de Bandura admet l’importance du conditionnement classique de Pavlov et opérant de Skinner mais ajoute la notion d’apprentissage par observation et imitation. Celui par lequel, par mimétisme, nous reproduisons les attitudes ou les comportements de notre entourage ou de ceux que l’on considère comme des modèles. Pour certains ce sera James Dean ou le fameux cowboy des paquets blanc/rouge, pour d’autres ce sera Marylin ou Greta Garbo.
Cette théorie permet d’intégrer des phénomènes cognitifs qui manquent aux précédentes comme les pensées automatiques, les émotions :
- Anticipations positives sur l’effet «je vais fumer, après je serai mieux, moins anxieux »
- Prévention de l’inconfort « je vais être en manque si je n’ai pas ma clope »
- Auto autorisation de récompense « pas de mal à se faire plaisir en fumant »
- Mauvaise estime de soi « la cigarette est plus forte que moi »
- Forte efficacité personnelle perçue et illusoire « J’arrête quand je veux »
Comme vous le voyez, se libérer du tabac n’est pas une mince affaire et certainement pas une question de volonté. Cela dépend d’un nombre importants de facteurs ayant trait à ces 3 types de dépendances physique, psychologique et comportementale à des degrés divers. Ne traiter qu’une seule en oubliant les autres est un facteur important de reprise du tabagisme.