Un sujet important, une maladie qui affecte de nombreux fumeurs et ex-fumeurs : la BPCO.
Une maladie mal connue
La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est causée par une obstruction progressive des voies respiratoires avec une diminution du flux d’air vers les tissus pulmonaires.
C’est une maladie pulmonaire silencieuse, mal diagnostiquée aux stades précoces, mais pas rare, 7.5% des français de plus de 40 ans en étaient atteints en 2014 (HAS) (INPES) et Santé Publique France
Elle touche en France environ 20% des fumeurs, qui représentent 90% des décès dus à la BPCO. Selon l’OMS elle pourrait devenir la troisième cause de mortalité dans le monde.
Facteurs de risque
La principale cause de BPCO est la fumée du tabac dans 80% des cas.
Les autres facteurs de risque sont la pollution de l’air, les poussières et produits chimiques, le tabagisme passif in utéro et les infections fréquentes des voies respiratoires inférieures pendant l’enfance.
4 troubles pulmonaires majeurs peuvent être les signes précurseurs d’une BPCO, en cas de toux et d’expectorations fréquentes ou d’apparition d’une dyspnée (essoufflement), il faut consulter son médecin :
- la bronchite chronique : inflammation des bronches, provoquant toux et crachats pendant au moins 3 mois par an depuis plus de 2 années successives.
- la bronchectasie (dilatation des bronches DDB) correspond à une augmentation de calibre permanente de tout ou partie de l’arbre bronchique
- l’emphysème : destruction progressive des alvéoles, de leurs parois élastiques et des vaisseaux sanguins des poumons. Les poumons perdent leur élasticité et le passage de l’oxygène est diminué, la respiration devient pénible et difficile.
- l’asthme : maladie respiratoire chronique due à une inflammation permanente des bronches.
La bronchite chronique, la bronchectasie et l’emphysème entraînent des lésions irréversibles des tissus pulmonaires. Les lésions résultant d’une crise d’asthme aiguë sont normalement réversibles. Cependant, si les crises sont fréquentes et que l’asthme devient chronique, des modifications irréversibles du tissu pulmonaire peuvent en résulter.
Diagnostic
Les patients atteints de BPCO ont généralement une diminution de leur capacité pulmonaire, pour la mesurer on effectue une Exploration de la Fonction Respiratoire (EFR) avec des tests de spirométrie. La mesure du volume maximal expiratoire en 1 seconde (VEMS) est un indicateur de la sévérité :
- I léger, VEMS supérieur ou égale à 80%
- II modéré, VEMS comprise entre 50 et 80%
- III sévère, VEMS comprise entre 30 et 50%
- IV très sévère, VEMS inférieur à 30%
Mais ce classement ne tient pas en compte ni des exacerbations (augmentation des symptômes pouvant aller jusqu’à une hospitalisation) ni de la fréquence des symptômes. Il a donc fallu faire évoluer la classification vers le standard GOLD (A, B, C, D) prenant aussi en compte ces paramètres dont la Capacité Vitale (CV), le rapport VEMS/CV (indice Tiffeneau), le débit Expiratoire maximum moyen (DEM25-75) expliqués ici.
Comment traite-t-on la BPCO ?
On ne sait pas guérir la BPCO ni des poumons endommagés, mais sa prise en charge surtout aux stades précoces ralentit son évolution :
Arrêt du tabac
La première étape est d’arrêter de fumer. L’arrêt du tabac évitera que la situation ne s’aggrave davantage, quel que soit le stade de la maladie, pour ralentir, voire stopper l’évolution de la maladie dans les premiers stades.
Éducation thérapeutique
L’acquisition par le patient et sa famille de connaissances sur la maladie permet de mieux gérer la pathologie et ses complications.
Activité physique
Les personnes souffrant de BPCO ont les poumons endommagés, on est vite essoufflé et on évite donc l’activité physique. Pourtant la reprise d’une activité Physique est indispensable, il ne s’agit pas de s’entrainer pour les J.O. mais de reprendre doucement à son rythme. On peut par exemple commencer par la marche sur de courtes durées, et augmenter progressivement. Pourquoi ? Parce que nous avons environ 30% de tissus pulmonaires sains non utilisés, une activité physique régulière permet de les développer pour mieux respirer.
Traitement médicamenteux
Parallèlement à l’arrêt du tabac et à l’entraînement, la BPCO se traite aussi au moyen de médicaments, bronchodilatateurs associés ou non à des corticoïdes. À un stade évolué de la maladie (insuffisance respiratoire chronique), une oxygénothérapie de longue durée peut être nécessaire. Un espoir
Protection contre les infections
Une personne atteinte de BPCO est plus sujette aux infections virales et bactériennes des voies respiratoires, la vaccination antigrippale annuelle ainsi que la vaccination anti-pneumocoque sont recommandées.
Réhabilitation respiratoire
La réhabilitation respiratoire est un élément important de la prise en charge qui permet d’améliorer la qualité de vie des malades. Elle inclut des activités physiques (vélo d’appartement, musculation, gymnastique…) et de la kinésithérapie respiratoire.
L’arrêt du tabac est primordial
On utilisera toutes les méthodes disponibles sans appréhension ni contre-indication.
Pour l’inhaleur et le spray, on fera cependant attention à la bonne utilisation parce que ça peut faire tousser. Et la toux est parfois (souvent) douloureuse chez les personnes atteintes de maladies respiratoires, la douleur devient angoisse, et le risque de revenir au tabac par peur d’avoir mal est important.
BPCO et vape
Le Professeur R. Polosa a suivi pendant 5 ans des patients atteints de BPCO utilisant la vape. La conclusion de cette étude (Lien) suggère :
- Que la vape est un bon outil pour quitter le tabac,
- Que l’état de santé des patients s’est amélioré
- Une diminution de la fréquence des exacerbations
- Des améliorations significatives et constantes de leurs fonctions pulmonaires.
- Une atténuation de certains des dommages résultant du tabagisme
- Que les avantages obtenus semblent persister à long terme
Il est important d’utiliser à la fois un matériel adapté ET des liquides adaptés pour les mêmes raisons que pour le spray et l’inhaleur. Le fumeur a la gorge déjà irritée par la fumée, ce qui peut faire tousser au début. Mais dans le cas d’une personne atteinte d’une affection respiratoire, la toux provoque souvent des douleurs. Pour éviter ces désagréments :
- La VG produit une vapeur dense, qui provoque la toux quand on a un volume pulmonaire réduit (BPCO). On préfèrera utiliser des liquides avec un faible taux de Glycerine Végétale, et dans tous les cas inférieur à 50%.
- Le PG (propylène Glycol) est irritant et peut aussi faire tousser, il faut tester et trouver le bon équilibre PG/VG, si ça ne va toujours pas, on peut se diriger vers du PG végétal (propane-diol 1.3)
- La nicotine est aussi connue pour ses propriétés irritantes, il peut être nécessaire de diminuer son taux pour éviter la toux, mais il faudra augmenter la consommation de liquide pour ne pas subir de sous-dosage ou compléter avec un substitut (patchs, pastilles…). Une autre option est de débuter avec des mono-sels de nicotine à base d’acides endogènes (lactique, lévulinique…) en évitant les liquides utilisant l’acide benzoïque.
- Dans tous les cas pour débuter, il faudra vaper à faible puissance (8/12 W), avec des résistances d’au moins 1,5 Ohm, pour éviter un volume de vapeur trop important. L’inhalation se fera doucement comme si on aspirait dans une paille sur de courtes bouffées (2/3 secondes).
Pour améliorer votre état de santé, la meilleure décision est d’arrêter de fumer.
Demain nous vous parlerons des Maladies digestives et intestinales &tabagisme.