On pense tous savoir ce qu’est un patch, pourtant on ne sait souvent pas comment cela fonctionne, les dosages, les applications, les avantages, les désagréments et les solutions qui s’offrent à nous pour le porter avec confort.
Un patch nicotine et un dispositif transdermique qui sert à diffuser la nicotine au travers de la peau, de façon régulière et contrôlée, pendant une durée définie.
Les patchs 24h mettent en moyenne 1h à 2h à agir alors que les 16h sont un peu plus rapides. Lorsqu’on les retire, la diffusion de la nicotine se diffuse pendant encore 1h environ.
Les différents patchs
Ils sont divisés en deux catégories (16h et 24h) avec plusieurs dosages pour s’adapter à chaque défumeur.
- 7 mg de nicotine/24h (petit), 14mg de nicotine/24h (moyen), 21mg de nicotine/24h (grand).
- 10mg de nicotine/16h, 15mg de nicotine/16h, 25mg de nicotine/16h.
Nous avons donc plusieurs possibilités qui s’offrent à nous, ce qui permet d’adapter l’utilisation en fonction du nombre de cigarettes, des degrés de dépendance et de son passé de fumeur.
Les patchs sur 16h se porteront le jour uniquement, alors que ceux sur 24h se porteront jour et nuit. Le patch n’agissant pas immédiatement, il est utile de l’associé un substitut oral le matin. On peut également porter plusieurs patchs sans inquiétude, selon le besoin du défumeur.*
Dosage
La règle commune est d’associer une cigarette fumée à 1 mg de nicotine, 2 mg si ce sont des cigarettes roulées/tubées.
En pratique c’est plutôt 1 à 3 mg et le double pour les roulées/tubées.
- Si on aspire fort sur sa cigarette, si on la fume rapidement, ce n’est pas 1 mg de nicotine que l’on absorbe, mais plutôt 3 mg. De même, pour les cigarettes dites « light », contrairement aux idées reçues, ces dernières ne diminuent pas le dosage en nicotine, d’autant plus que l’on aura tendance à inhaler plus fort sur celles-ci, et donc à absorber plus de nicotine.
- Si l’on diminue le nombre de cigarettes fumées, on a tendance à aspirer beaucoup plus fort.
- Le fumeur s’autotitre, il prend la dose dont il a besoin quel que le nombre de cigarettes fumées.
On peut tout à fait porter plusieurs patchs pour adapter la substitution, c’est fréquent chez les fumeurs de plus d’un paquet/jour. Il est donc important de faire le point sur sa dépendance physique au tabac à l’aide des tests vus précédemment.
Durée d’utilisation
La durée d’utilisation minimale est de 3 mois avec décroissance progressive par paliers de 4 semaines minimum.
Il faut savoir que l’efficacité des patchs est améliorée si une durée de port plus longue est possible: 6 mois, 9 mois sans souci, un an si besoin. On a fumé longtemps, il faut prendre le temps du sevrage. Un arrêt rapide des patchs met en danger la défume.
Et surtout on ne diminue pas les patchs tant qu’on fume encore ou que les envies sont encore présentes !
Il n’y a pas d’accoutumance au patch et il permet également de défumer progressivement. En effet, on peut diminuer sa consommation de tabac tout en augmentant sa substitution au fil du temps, afin d’éliminer totalement les dernières cigarettes résiduelles.
Pour une baisse progressive, vous pourrez diviser votre patch en morceaux (sauf la marque NiQuitin) et il faudra assurer la fixation hermétique du patch avec un ” adhésif large bande”. Il faudra également être vigilant à conserver le/les morceaux(x) restant(s), de façon hygiénique et hermétique (dans son emballage d’origine).
Application
On le pose sur une peau propre et sèche, sans poils. On évite les peaux irritées ou les endroits sensibles. On ne met ni crème, ni lait, ni lotion avant sur la zone concernée. On change d’emplacement chaque jour.
Les désagréments
Pour les soucis d’inconfort ou allergène, il est préférable de privilégier les zones inférieures tel que le haut du fessier et des cuisses ou encore le dessous des pieds (talon). N’oubliez pas de changer de zone chaque jour pour limiter les rougeurs et les démangeaisons.
Pour d’éventuelles réactions allergiques locales, une crème d’antihistaminique pourra vous être utile (prudence tout de même avec l’utilisation de la cortisone).
Aussi, dans ce cas, privilégiez la formulation du patch sur 16h, connue pour être moins allergène.
Associer le patch et d’autres substituts
Le patch devrait être obligatoirement prescrit avec une forme orale (gommes/pastilles/comprimés/inhaleur/spray) et/ou utilisé avec le vaporisateur personnel (vape). Ils sont complémentaires et leur utilisation conjointe améliore les chances de réussite au sevrage de 50 à 70%.
Tordons le cou aux idées reçues
- On peut fumer et porter un ou plusieurs patchs : la nicotine est certes addictive mais c’est la combustion du tabac qui provoque les maladies, pas la nicotine. On peut tout à fait diminuer sa consommation en visant l’arrêt définitif tout en étant patché.
- On peut se patcher même enceinte : les substituts nicotiniques, dont les patchs, sont recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS lien) pour accompagner les femmes enceintes dépendantes au tabac, ainsi qu’après grossesse.
- Le patch est également recommandé pour les personnes cardiaques : il est même proposé aux fumeurs ayant subi un infarctus du myocarde. Il n’aggrave pas les problèmes coronariens ni les troubles cardiaques chez les fumeurs (Synthèse HAS).
La prise en charge
En France, la prise en charge du patch est désormais sans limitation de temps, il est remboursé à hauteur de 65% et bénéficie du tiers payant. Certaines officines acceptent d’éviter l’avance des frais.
La liste ici : ameli.fr