Présentation
Le bupropion (ou bupropione) / Zyban LP (pour libération prolongée) se présente en plaquette avec sécurité enfant de 10 comprimés pelliculés (blancs, convexes et ronds de 150 mg). Disponible en 3, 4, 5, 6 et 10 plaquettes.
Dosage
Il est recommandé de débuter le traitement de bupropion 1 à 2 semaines avant le sevrage tabagique et après avoir décidé d’une date d’arrêt du tabac avec le médecin.
- 150 mg/jour pendant 6 jours
- 300 mg/jour en 2 prises quotidiennes et espacées d’au moins 8 h à partir du jour 7.
- Durée de 7 à 9 semaines.
- Si aucune réponse après 7 semaines, inutile de poursuivre le traitement (en accord avec le médecin).
Le prescripteur décidera des dosages du traitement de bupropion, en fonction l’état de santé, l’âge et les spécificités individuelles.
Utilisation
Il est indiqué en France, comme aide au sevrage tabagique de seconde intention pour les fumeurs résistants. Non remboursé et uniquement sur prescription médicale avec accord du patient, ainsi qu’accompagné d’un soutien motivationnel par un professionnel de santé.
Le bupropion peut être associé à une substitution nicotinique orale, transdermique, vape, mais l’utilisation conjointe n’a pas démontré une quelconque amélioration de l’efficacité du traitement.
Le bupropion est un dérivé d’amphétamine qui fait partie de la famille des anciens antidépresseurs IMAO. Il n’est pas utilisé pour ses propriétés antidépressives dans le cadre du sevrage tabagique. Il diminue les symptômes du sevrage, sans que son mécanisme d’action dans cette indication soit connu avec précision (lien). Il augmente l’effet de la noradrénaline (concentration et énergie) et de la dopamine (bien-être, plaisir) sur la transmission de l’influx nerveux entre les neurones.
Ne pas interrompre le traitement de bupropion ni augmenter les dose sans avis d’un professionnel de santé.
Effets Indésirables
- Risques cutanés et allergiques à l’un des composants
- Troubles du sommeil (insomnies…)
- Troubles mentaux (altération de l’humeur, angoisses, dépression)
- Bouche sèche
- Vertiges
- Céphalées
- Anémies, leucopénies, trombocytopénies
- Troubles de concentration
- Troubles digestifs
- Dysgueusie ou perturbations du goût
- Hypoglycémies
- Risques d’abus (nécessite une surveillance accrue afin d’éviter une surdose médicamenteuse)
Certains troubles peuvent également résulter du sevrage à la nicotine.
Vigilance particulière
Le bupropion est contre-indiqué chez les personnes présentant :
- Un trouble convulsif et épileptique
- Un trouble du comportement alimentaire (boulimie, anorexie mentale)
- Une antériorité cardiopathique
- Une tumeur du système nerveux central
- Un antécédent de traumatisme crânien
- Des troubles de l’humeur sévères (Dépression, Bipolarité, Schizophrénie…)
- Une maladie de Parkinson
- Une hypertension artérielle préexistante
- Une insuffisance hépatique sévère et cirrhose
- Des risques d’altération rénale modérée ou terminale
- Un diabète traité et insulinodépendant
- Une allergie à une molécule associée au bupropion
- Une grossesse ou allaitantes
Il est également déconseillé en cours de sevrage alcoolique ou sevrage benzodiazépines (ANSM)
Des interactions médicamenteuses sont possibles.
Grossesse et allaitement
Des études épidémiologiques rapportent des risques de malformations congénitales cardiaques de l’enfant, lors du début de grossesse sous bupropion. Le bupropion et ses métabolites passent dans le lait maternel. (lien)
L’avis du médecin reste indispensable pour l’évaluation des risques et accompagnement vers une stratégie de défume adaptée.
Cardiopathies
En raison des interactions et risques évoquées précédemment, il est indispensable de traiter du sujet avec son professionnel de santé (au préalable)
Rappel
Dans le cas du Zyban, une étude commanditée par Glaxo Wellcome et publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine évalue à 23,1 % le taux ponctuel de réussite après un an chez des patients prenant 300 mg de Zyban par jour. (Les patients ayant reçu un placebo, mais qui ont eu accès au même programme de conseil en suivi, ont affiché un taux de réussite de 12,4 %.) Et elle concorde avec la méta-analyse Cochrane 2013 et 2007
Pris en charge
Le bupropion reste un traitement de seconde intention. Il ne bénéficie pas de prise en charge ni de remboursement. Il n’est délivré que sur prescription médicale et suivi indispensable.