Bien sûr nous avons tous en mémoire les campagnes médiatiques sur la controverse du risque suicidaire des utilisateurs, et ces vieilles croyances réapparaissent de temps à autres.
Comme dit le dicton : « le mensonge prend l’ascenseur et la vérité l’escalier ».
Il aura fallu des années d’études scientifiques (jim / varenicline) pour conclure qu’il n’y a pas de sur-risque de comportement suicidaire chez les patients traités par varénicline (étude indépendante).
Addict’Aide : « Si votre tabacologue vous prescrit ce traitement c’est qu’il l’a jugé utile et adapté pour vous ! »
Présentation
Une boîte équivaut à 1 mois de traitement, les comprimés pelliculés se présentent sous forme de plaquettes et en 2 dosages :
- 0,5 mg / comprimés blancs.
- 1 mg / comprimés bleus.
La Varénicline agit de 2 façons :
- Un effet agoniste partiel, en empêchant la nicotine de se fixer sur les récepteurs nicotiniques et en agissant comme elle, ce qui aide à réduire l’envie de fumer
- Un effet antagoniste, en prenant la place de la nicotine sur les récepteurs nicotiniques, ce qui permet de réduire les effets de plaisir liés au tabagisme .
Dosage
La Varénicline est un traitement de seconde intention après évaluation et prescription par un professionnel de santé. Il est particulièrement adapté aux fumeurs fortement dépendants, aux fumeurs atteints de BPCO ainsi qu’aux fumeurs cardiopathes. (HAS)
Il est demandé au fumeur (lors de la consultation) de choisir une date de défume ainsi que de commencer le traitement 1 semaine à 15 jours avant ladite date.
– La dose initiale se fait en 3 temps :
- 0,5 mg/jour pendant 3 jours, puis
- 0,5 mg, 2fois/jour pendant 4 jours, et enfin
- 1 mg, 2 fois/jour jusqu’à la fin des 2 semaines.
Le médecin pourra adapter la posologie en fonction du patient, réduire ou prolonger le traitement jusqu’à 12 semaines, ou évaluer sa diminution progressive.
Utilisation
Les comprimés doivent être avalés entiers accompagnés d’un verre d’eau et ils peuvent être pris indifféremment au cours du repas ou après.
La Varénicline peut être associée à une substitution nicotinique orale, transdermique ou vape.
Après début de la prise de Varénicline, ne pas interrompre ou augmenter le traitement sans avis médical.
Désagréments
- Nausées
- Maux de tête
- Intolérance ou allergie à l’un des composants
- Troubles du sommeil (insomnies, rêves anormaux)
- Altération de l’humeur (consulter si désagréments)…
Hormis l’altération de l’humeur, ce sont aussi des symptômes connus du sevrage à la nicotine (selon l’avis HAS).
Vigilance particulière
Précautions d’emploi à évaluer avec le médecin en cas d’insuffisance rénales sévères (Vidal)
Les mêmes précautions devront être envisagées en raison de potentielles interactions médicamenteuses en cas de :
- Troubles hépatiques
- Troubles mentaux (dépression, bipolarité, schizophrénie…)
- Troubles neurologiques (maladie de Parkinson…)
Grossesse et allaitement
La Varénicline ne doit être utilisée durant la grossesse et l’allaitement, seulement sous évaluation du médecin et nécessité absolue. Des études chez l’animal ayant mis en évidence une toxicité sur le développement fœtal et la présence dans le lait maternel. Le risque potentiel pour la femme n’est pas encore réellement connu faute d’études concrètes. (lien Vidal)
Cardiopathies
Il n’y a pas de risque ni interaction pour les fumeurs cardiopathes à utiliser la Varénicline. Lors de l’étude randomisée Eagles, il a même été constaté «moins d’événements» avec substituts VS placebo. (Lien SFC)
Rappel
Selon la commission de transparence, les données de tolérance n’ont pas mis en évidence d’augmentation du risque d’évènements psychiatriques graves et a confirmé l’efficacité de la Varénicline en concordance avec la méta-analyse Cochrane.
Prise en charge
Le traitement par Varénicline bénéficie d’une prise en charge depuis le 09/11/2016 après avoir été déremboursé en France en 2011, sur prescription médicale et suivi par un professionnel de santé. Le Champix est donc pris en charge à 65% par le régime obligatoire et le reste à charge par votre complémentaire santé, tout comme les substituts nicotiniques agréés.
En Belgique depuis le 01/02/2019, prise en charge après un accord «co-payant» sur 15 jours et possibilité de renouvellement, sous condition de prescription médicale et évaluation d’effets, puis suivi (soutien motivationnel) pour les bénéficiaires du régime préférentiel BIM et les non bénéficiaires (sous conditions moindres).